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[Guide des Youtubers] Découvrez l’interview du Joueur du Grenier !

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Pour fêter la sortie de la deuxième édition de l’indispensable Guide des Youtubers réalisé en collaboration avec Geekmemore.com, on vous propose de (re)découvrir une série d’interviews réalisées l’an dernier, pour Le Guide des Youtubers 2017 ! Retrouvez les interviews de Karim Debbache, Antoine Daniel, Fabien Fournier de Noob, Audrey Marshmaloo, poisson fécond et Le Fossoyeur de Films, et bien sûr, l’édition 2018 du Guide, qui parlera également cette année podcasts, et qui sortira en librairie le 15 novembre !

Joueur du Grenier, émission & critique

VIDÉOS À NE PAS MANQUER : JOUEUR DU GRENIER – LES JEUX DE COMICS #2 // PAPY GRENIER – SKYRIM // JOUEUR DU GRENIER – LA 6E GÉNÉRATION DE CONSOLE – XBOX / PS2 //
Joueur du Grenier, également connu sous le nom de JDG ou Fred, est un testeur français spécialisé dans le rétrogaming. Avec Seb, ils sont les créateurs de vidéos critiques humoristiques portant sur de vieux jeux qui ont le plus souvent traumatisé l’enfance de Fred en raison de leur piètre qualité ou de leur difficulté. Au-delà d’une réalisation s’appuyant sur l’écriture et la scénarisation, c’est avant tout le personnage du Joueur du Grenier qui a fait le succès de cette chaîne. Vêtu d’une chemise hawaïenne jaune, colérique et excessif, il habille chaque vidéo de crises de nerfs mémorables qui font de lui un incontournable. Les vidéos de Joueur du Grenier concernent principalement des tests de jeux rétro, mais également des hors-séries et des vidéos thématiques. Dans « Papy Grenier », Fred incarne un vieil homme qui raconte à ses petits-enfants l’histoire d’un jeu vidéo comme s’il l’avait lui-même vécu. Une seconde chaîne a vu le jour en 2014, Bazar du Grenier, où l’on trouve notamment des let’s play avec un rythme de publication plus soutenu.

INTERVIEW !

Qui êtes-vous ?

Frédéric : Je m’appelle Frédéric Mollas, j’ai 34 ans, je suis né en 1982. J’ai du mal à me considérer YouTuber, ça ne veut rien dire. C’est vrai qu’à partir du moment où l’on s’amuse dans nos vidéos j’ai presque du mal à considérer ça comme un métier même si c’en est véritablement un. Quand on rencontre des gens sur les salons ou autres, ils nous disent que nous sommes des stars et nous, tout ce qu’on a à leur répondre, c’est :
« Ben non, on fait des vidéos marrantes ! » Il n’y a pas eu de vraie transition dans ce que nous faisons, comme le fait de passer du chômage au CDI ; ça s’est fait progressivement.
Sébastien : C’est vrai, c’est une conversation qu’on a déjà eue avec Fred. On nous martèle tellement le crâne que ce n’est pas un vrai métier qu’on commence à l’assumer. On serait presque à dire : « Oui excusez-nous, on est des escrocs. On s’est faufilés par là mais on ne reste pas longtemps, promis ! » Ah, mais je n’ai pas dit qui j’étais ! Here comes a new challenger ! Je suis l’Alpha et l’Oméga ! Je m’appelle Sébastien Rassiat, j’ai 33 ans. Attends, Fred, tu as 34 ans ? Je croyais qu’on avait le même âge quasiment ? On ne sait pas notre âge… Bref, on est vidéastes ou, comme certains le disent, videomakers. Moi aussi j’ai vraiment du mal avec le terme « YouTuber », parce que ça veut dire qu’on est rattaché à une plate-forme.

Le plus beau jour votre vie ?

Seb : Ouah, c’est dur ! Ce n’est pas que je ne veux pas répondre, mais j’ai du mal à pointer le calendrier pour dire : « Ça, c’est ce jour-là ! » Après je ne vais pas dire que c’est lorsque j’ai mangé un double cheese ou mon premier KFC… Sinon, bien sûr, c’est le jour où j’ai rencontré ma copine. Ou alors, et là je ne me mouille pas du tout, je dirais que, plus qu’un jour, c’est une période : les sept dernières années avec Joueur du Grenier, qui nous ont apporté énormément d’opportunités et qui nous ont permis de rencontrer beaucoup de personnes qu’on idolâtrait.
Fred : Alors moi, mon premier KFC, c’est le deuxième ! Sinon, même si c’est un peu pompeux, moi, c’est clairement le jour où je me suis mis en couple avec ma copine. J’ai été très très longtemps célibataire et, le jour où je me suis mis avec elle, ma vie a littéralement changé : c’est à partir de ce jour-là que j’ai fait semblant de perdre du poids. On s’est rencontrés grâce à Joueur du Grenier et ma vie a changé du tout au tout.

Des phobies ? ou des TOC de vidéaste ?

Fred : J’ai peur des araignées et des guêpes, mais ça n’a rien à voir avec la vidéo ! Je pense que c’est plus ou moins le fait d’arriver un jour dans ce que l’on fait à un point où on sera nuls à chier. Je vois la personne dont on s’est inspirés qui est Angry Video Game Nerd, qui aurait clairement dû arrêter il y a un an. Il est vraiment devenu bidon. Quand tu le regardes c’est un peu gênant. Je dis toujours : « Il faut qu’on arrête avant ça. » C’est la chute et on ne veut pas ça.
Seb : Moi, ça me fait flipper qu’il y ait un déferlement de haine ou de rage vis-à-vis de nous. Ça me terrifie un peu, parce qu’on s’est tellement habitués à avoir tout le temps des remarques gentilles en convention que je vivrais très mal d’être confronté à l’inverse.

Quels sont vos garde-fous pour éviter ça ?

Fred : Pour moi, c’est les commentaires. Je sais que, lorsqu’une vidéo sort, je lis énormément les commentaires pour avoir les retours des gens durant les trois premiers jours. Il y a aussi des forums, où je sais que les gens nous détestent, où je vais pour voir ce qu’ils n’ont pas aimé.
Seb : C’est vrai que ces forums tu y vas souvent ! C’est ton petit cérémonial parce que tu sais qu’ils ne vont pas aimer ! C’est un peu le sauna, tu y vas, tu mets le truc à fond, tu transpires et après ça va mieux. Pour ma part, je ne vais pas voir ces forums.

Cinq passions qui vous animent ?

Fred : Les jeux vidéo, clairement. Quand j’ai un moment, je le prends pour jouer et pour m’amuser. C’est ma passion, tout simplement. Si un jour on arrête les vidéos, j’aimerais continuer à travailler dans ce milieu. Voyager, j’aime beaucoup ça. Le sexe, le cinéma et le KFC.
Seb : Le terme « passion » c’est assez fort. C’est vraiment le truc poussé à l’extrême. Du coup c’est assez dur. Les jeux vidéo, la musique, le cinéma beaucoup, les voyages aussi et le sexe.

Quels sont vos jeux du moment ?

Fred : Overwatch ! On joue énormément à ce jeu en ce moment. J’attends quand même – dingue de ouf – Star Citizen, et j’y crois. Quand je me lève le matin, le premier truc que je fais, c’est d’aller voir les news de Star Citizen. C’est un jeu qui est en développement depuis pas mal de temps.
Seb : Moi, je vais peut-être me lancer sur DOOM et Odin Sphere, parce que j’adore ce genre de jeux. Je suis très action-RPG, grand fan de Zelda, j’attends vraiment Breath of the Wild. Je suis dégoûté parce que j’ai essayé de gratter partout pour pouvoir l’essayer mais pas moyen !

Est-ce que vous pouvez nous dire quel est le jeu qui vous a le plus traumatisés ?

Fred : Dans le cadre de JDG, moi, clairement, c’est Dragon’s Lair. Après ce n’est pas un jeu que j’ai eu lorsque j’étais plus jeune. Du coup, je dirais qu’il s’agit de Solstice sur NES, qui est peut-être l’un des tout premiers jeux auxquels j’ai joué sur NES. C’était vraiment nul à chier. Sinon il y a aussi Rygar sur Atari, qui est le jeu à cause duquel j’ai pété ma première console d’un coup de genou.
Seb : C’est vrai que, pour l’émission, Dragon’s Lair a été particulièrement horrible. Déjà parce que c’était une télécommande et pas une manette, et ensuite parce que sur le CD-i tu n’as pas de sauvegarde, du coup il fallait laisser tourner la console en permanence, même la nuit. Elle chauffait et mon bureau avait légèrement cramé.

Votre pire défaut ?

Fred : J’ai tendance, je le reconnais moi-même, à être un peu petit chef. Notre méthode de fonctionnement dans les JDG fait que, même si on a hiérarchiquement le même rôle, je dis un peu aux autres quoi faire. Je me plains souvent de tout faire et je ne délègue au final jamais rien parce que si ce n’est pas moi qui le fais ce n’est jamais comme je veux.
Seb : Tu aimes bien avoir la mainmise sur les choses en fait. Tu n’aimes pas trop déléguer. En ce qui me concerne, je dirais que je suis peut-être un petit peu colérique et impatient.

Si vous n’aviez pas été vidéastes, à quoi vous destiniez-vous ?

Fred : Vendeur chez Micromania, pourquoi pas. Après, en vrai, vu là où on habitait avant, franchement j’aurais fini à Leroy Merlin à soulever des cartons. Niveau boulot à Perpignan c’est pas la joie. Ou peut-être moniteur d’auto-école.
Seb : Moi, ça aurait été du dépannage informatique puisque j’ai fait des études en électronique.

Quelle est votre citation favorite ?

Fred : « Alors je me suis fait ninja » ma citation par Bruce d’e-penser ! (NdA : après vérification poussée et assidue entre deux pizzas, il semblerait que Bruce était bien à l’origine de ladite citation, preuve à l’appui par carte de visite du 30 mars, 9 h 27 !) Du coup, j’ai envie de dire « Hakuna Matata ». C’est con, mais c’est un truc qui régit beaucoup ma vie en fait. Ça peut sembler paradoxal lorsqu’on me connaît, parce que je ne suis jamais zen à 200 %.
Seb : Allez, pour moi ce sera « If it bleeds, we can kill it. » « S’il saigne, on peut le tuer », qui vient de Predator.

Quelle est votre console de cœur ?

Fred : La console de cœur pour moi ce serait la Mega Drive. Mais j’ai tendance à dire que la meilleure console à avoir en cas de fin du monde, c’est la PSOne. C’est celle qui a tout changé, qui a le plus gros catalogue, de très bons jeux autant  en 2D qu’en 3D.
Seb : Je pense que c’est la nostalgie qui te fait parler. Moi, je ne ressortirais pas une Play pour joueur à des jeux de Play. En plus, tu as eu plein de remakes, perso je préfère jouer aux remakes. Tous les jeux de début 3D vieillissent super mal. En revanche les jeux 2D de la Super NES, c’est autre chose. De coeur, moi, je dirais la NES. J’ai découvert tellement de jeux grâce à elle ! Et du coup, la Super NES aussi.

Quels sont les vidéastes ou personnalités qui ont inspiré le plus votre travail ?

Fred : Ce que je dis chaque fois, c’est que j’ai plusieurs piliers d’humour. Nostalgia Critic, qui est pour moi le meilleur vidéaste Web et le plus drôle. Sinon il y a François Pérusse et Louis de Funès.
Seb : J’aime beaucoup Louis C.K., que je trouve totalement fantastique.

Comment vous est venue l’idée du Joueur du Grenier ?

Fred : Quand on a commencé en 2009, Angry Video Game Nerd faisait des vidéos depuis deux ans déjà. Du coup, on s’est dit qu’il n’y avait rien à ce moment-là sur YouTube de comparable en France, au niveau jeu vidéo en tout cas. Pour vous dire, à cette époque, Benzaie était sur sa chaîne anglaise. On avait donc six mois de salaire de notre précédent taf et on n’avait plus rien à faire. Avec Seb, on s’est demandé si on allait continuer à faire des trucs style documentaire de la Fête de la saucisse que personne ne va regarder ou si on allait se lancer dans quelque chose de nouveau. Au début, c’était assez difficile.
Seb : Le tout premier JDG, on voulait se différencier du concept original et partir sur les free to play. On n’arrivait pas à faire quelque chose qui nous plaisait, du coup on est repartis sur le concept de l’AVGN en incluant notre humour à nous. Effectivement, c’était difficile quand on a commencé, parce que tous les fans d’AVGN nous sont tombés dessus en nous accusant de plagiat.

Est-ce que vous vous étiez fixé des objectifs au lancement de votre projet ?

Fred : Pas du tout. Déjà, lorsqu’on s’est lancés, la monétisation n’existait même pas, donc on n’était même pas partis dans l’optique de gagner notre vie grâce à ça. L’objectif c’était juste de faire de bonnes vidéos.
Seb : On s’est clairement lancés en se disant : « Allez viens, on va faire ça et ça va être rigolo ! » On a été assez vite dépassés en fait. Je me rappelle qu’on avait fait une vidéo pour les 2 000 abonnés et, le temps qu’on la sorte, on était déjà passés à 10 000 abonnés. La suivante de ce type, on n’a pas cherché, on l’a faite pour les deux millions.

Est-ce que vous avez suivi des conseils de proches ou de viewers pour faire évoluer votre contenu ?

Fred : Je pense qu’au début les commentaires ont eu pas mal d’influence sur ce qu’on faisait. Il faut voir que le format JDG a constamment évolué au cours des 20 premiers épisodes et qu’il s’est plus ou moins fixé avec la vidéo « Dragon Ball », qui est devenue le modèle de référence avec une pré-intro, un générique, une intro, l’épisode et la conclusion. On a donc été énormément influencés, peut-être trop, par les commentaires.
Seb : C’est vrai, je me rappelle qu’au début on essayait d’alterner les JDG un peu plus rageux et les versions avec un peu plus de mise en scène. On a appris à connaître notre public et on a surtout compris que l’on ne pourrait pas satisfaire tout le monde. Il y aura toujours des personnes qui ne seront pas contentes. On veut satisfaire le plus de monde possible, c’est sûr, mais tout en continuant à faire ce que l’on veut et ce que l’on aime.

De nouvelles émissions, sur la chaîne Joueur du Grenier, ont par la suite vu le jour : les Hors-série, les Papy Grenier ou encore les Jeux en vrac . Est-ce que vous pouvez nous parler de cette évolution ?

Fred : Les Hors-Série sont venus assez rapidement finalement. Le premier était, je crois, la sixième ou cinquième vidéo. C’était pour marquer les 2 000 abonnés de la chaîne, pour lesquels on souhaitait faire un truc un peu original histoire de marquer le coup. Ça a plutôt bien pris et c’est un concept qu’on a ressorti un jour où on n’avait plus trop d’idées. On a sorti le premier « Dessins animés », qui a été un énorme succès ; c’est l’une des vidéos qui a le mieux marché ! On ne parlait plus seulement aux fans de jeux vidéo, mais à l’enfance d’énormément de monde.
Seb : Papy Grenier, en revanche, ça a vraiment été le piège. À la base, il devait s’agir d’un let’s play. On avait envie de parler de bons jeux et d’échanger des souvenirs en fait, et de rester dans la nostalgie. On se foutait à l’origine derrière un micro, on ne montrait même pas nos têtes. Finalement c’était un peu brouillon, on avait du mal à l’illustrer. On s’est dit que ça pourrait être bien d’écrire un script, et petit à petit on a vu qu’on avait des idées de gags comme pour les JDG. C’est devenu Papy Grenier et c’est parfois plus complexe à mettre en place que les JDG.

D’ailleurs, vous avez lancé une seconde chaîne, le Bazar du Grenier, au concept très différent de votre première chaîne. Vous pouvez nous parler de sa genèse ?

Fred : Cette chaîne et son concept sont venus d’un autre truc. Au moment où on l’a lancée, notre régie publicitaire a commencé à râler parce que les JDG rapportaient moins que le minimum garanti. La publicité elle-même commençait à rapporter de moins en moins. On atteint quasiment les 75 à 80 % d’Adblock sur la chaîne. En gros, huit visionneurs sur dix bloquent la pub, ce qui réduit considérablement les revenus. On voulait faire des let’s play un peu cool, mais c’est vrai que c’est né d’une pression de notre régie pub liée à des impératifs économiques.
Seb : Il ne faut pas perdre de vue que, sur JDG, on sort une vidéo par mois, ce qui n’est vraiment pas énorme et qui ne correspond pas au modèle économique actuel de YouTube. Cela ne nous empêche pas d’avoir créé des trucs, comme « Jeux en vrac », qui est une sorte de mini-JDG, à cette occasion.

Avez-vous peur du fait que le concept du JDG s’essouffle ?

Fred : Je pense que ça viendra un jour de toute manière. Il y aura toujours des jeux, mais le problème c’est que les jeux se ressemblent tous. L’exemple que j’utilise toujours c’est : « Ce mur est blanc, et tu dois me trouver 85 façons différentes de me dire que ce mur est blanc. » Au bout d’un moment, les problèmes sur les vieux jeux sont tout le temps les mêmes. On va progressivement s’ouvrir aux jeux de PS2 et de la première Xbox.
Seb : C’est pour ça aussi que l’on greffe de la mise en scène et qu’on essaie de créer une espèce d’univers fou et cohérent dans nos têtes qui est celui du Joueur du Grenier. Parce qu’effectivement, sans ça, ça reste globalement la même chose. C’est ce qui marque le plus les gens.

Vous vous êtes également lancés dans le jeu de rôle, quelque chose que l’on ne voit pas partout sur YouTube mais qui a su trouver son public… :

Fred : Aventures a rencontré un véritable succès et a relancé le jeu de rôle. Deux personnes sur trois qui viennent nous voir disent qu’elle mate « Aventures » et qu’elles se sont lancées dans le JDR alors qu’elles ne connaissaient pas du tout. Les gens sont en train de chercher à redécouvrir le plaisir d’être ensemble dans une même pièce. Le but n’est pas le jeu, mais de quelle manière tu joues et avec qui. Moi, le jeu de rôle, c’est clairement dans mon ADN. C’est quelque chose qui m’a beaucoup aidé lorsque j’étais au lycée. J’avais une personnalité totalement différente de celle que j’ai aujourd’hui et j’étais extrêmement timide et réservé. J’étais mal à l’aise dans ma peau. J’ai redoublé ma première et je me suis réorienté. De cette façon j’ai rencontré des gens avec qui j’ai commencé à faire du JDR. Je suis devenu maître du jeu. Le jeu de rôle, c’est du théâtre, clairement, et je pense qu’il devrait y avoir des cours de jeu de rôle au lycée. J’ai totalement changé de personnalité, je me suis affirmé, ouvert, j’ai pu aller vers les autres. Aujourd’hui, je serais incapable de faire tout ce que je fais si je n’avais pas vécu ça.

Est-ce que vous pouvez nous parler des BD qui sont parues chez Hugo BD et au sein desquelles une partie de votre public n’a pas vraiment retrouvé ce qui fait JDG ?

Fred : C’est Piratesourcil qui nous a proposé ça à l’époque. Nous, on gagnait peu d’argent et on n’avait pas du tout idée de ce que cela pouvait impliquer de lancer une BD, notamment en termes de communication. On n’était pas vraiment satisfaits de la première, du coup, plutôt que de mentir on a préféré annoncer qu’elle visait un public très jeune. Idem pour la deuxième. Je voulais arrêter à ce moment-là et les choses se sont passées d’unetelle façon avec l’éditeur que ça a continué alors qu’on ne le souhaitait pas. Nous, ce qui nous intéresse, c’est de faire des vidéos, et on est très mauvais au niveau de la gestion. Du coup, pour ça, autant le dire, on a mal géré la chose.
Seb : En revanche les DVD, ça, on en est vraiment vachement contents. C’est Benzaie qui nous avait conseillé ça et, pour le coup, on n’a pas été déçus. Pour la BD c’est dommage, parce qu’au final moi, j’adore les produits dérivés, et notamment ceux dans lesquels on peut s’investir, par exemple les bonus qu’on peut retrouver dans les DVD.

Quel regard portez-vous sur YouTube et son évolution ?

Fred : Je dois dire que la nouvelle génération de YouTubers, les plus jeunes, me fait flipper, parce que ce sont des gens qui ne sont pas mûrs pour le succès. Tu ne peux pas devenir une star hyperconnue quand tu as 10 ans sans péter un câble. Nous, c’est devenu très progressif et on avait 28 ans. Ce que tu te demandes c’est, si demain ça s’arrête, pour les plus jeunes d’entre eux, qu’est-ce qu’ils vont devenir ? Ça me fait clairement l’effet téléréalité. Il faut être capable d’encaisser, et je pense qu’à 11 ans ce n’est pas possible. Moi, j’ai surtout peur pour eux en fait. J’ai croisé des vidéos de la Video City où tu voyais des gamins avec des lunettes noires et des capuches sur la tête comme si c’était des stars à Hollywood. Ils ont totalement embrassé le star-system et je n’aime pas ça, ce côté « non je ne parle pas à mes fans, je suis trop connu ».  Ah putain ! que je déteste ça en fait ! C’est sale et je ne veux pas de ça sur YouTube. Le mec fait des vidéos, quoi ! Ce genre de
réactions est tout ce qu’on ne veut pas voir sur YouTube.
Seb : À la base, Internet c’était un truc pour avoir quelque chose de neuf et on est en train de reproduire exactement le même schéma qu’à la télé. J’ai vraiment l’impression qu’on est en train de gâcher quelque chose. Puis, tu as en plus la télévision qui arrive aussi avec ses gros sabots avec des projets qu’elle-même finance sur YouTube. La boucle est bouclée au final.

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